1917 |
Les tâches des bolchéviks à la veille de la prise du pouvoir. |
Les tâches du prolétariat dans notre révolution
La politique extérieure du nouveau gouvernement
En ce qui concerne la politique extérieure, que les conditions objectives font maintenant passer au premier plan, le nouveau gouvernement est un gouvernement décidé à poursuivre la guerre impérialiste, la guerre en alliance avec les puissances impérialistes : Angleterre, France, etc., pour le partage du butin capitaliste, pour l'étranglement des peuples petits et faibles.
Soumis aux intérêts du capital russe et de son puissant protecteur et maître, le capital impérialiste anglo‑français, le plus riche du monde, le nouveau gouvernement, malgré les vœux formulés de la façon la plus précise par le Soviet des députés soldats et ouvriers au nom de l'indéniable majorité des peuples de Russie, n'a rien entrepris de concret en vue de mettre fin au massacre des peuples qui s'entre-tuent pour défendre les intérêts des capitalistes. Il n'a pas même publié les traités secrets de caractère manifestement spoliateur (prévoyant le partage de la Perse, le pillage de la Chine, le pillage de la Turquie, le partage de l’Autriche, l’annexion de la Prusse orientale et des colonies allemandes, etc.) qui lient notoirement la Russie aux forbans du capital impérialiste anglo‑français. Il a confirmé ces traités conclus par le tsarisme qui, pendant des siècles, a spolié et opprimé plus de peuples que les autres despotes, ‑ par le tsarisme qui, non content de l’opprimer, déshonorait et corrompait le peuple grand-russe dont il avait fait le bourreau des autres peuples.
Après avoir confirmé ces traités d'infamie et de brigandage, le nouveau gouvernement, contrairement aux revendications de la majorité des peuples de Russie, clairement formulées par les Soviets des députés ouvriers et soldats, n’a pas proposé un armistice immédiat à tous les belligérants. Il s'est borné à prodiguer des déclarations et des phrases solennelles, ronflantes et pompeuses, absolument, vides de sens, qui dans la bouche des diplomates bourgeois ont toujours servi et servent encore à tromper les masses confiantes et naïves du peuple opprimé.
Par suite, non seulement le nouveau gouvernement ne mérite pas la moindre confiance en politique extérieure, mais continuer à exiger de lui qu'il proclame la volonté de paix des peuples de Russie, qu'il renonce aux annexions, etc., etc., c'est en fait mystifier tout simplement le peuple en lui faisant concevoir des espérances irréalisables, en retardant sa prise de conscience, en l'amenant à accepter indirectement la prolongation d'une guerre dont le vrai caractère social n'est pas déterminé par de pieux souhaits, mais par la nature de classe du gouvernement qui la fait, par le lien qui existe entre la classe représentée par ce gouvernement et le capital financier impérialiste de Russie, d'Angleterre, de France, etc., par la politique réelle, effective, de cette classe.