1928

L'article « Contre le boycottage » fut publié fin juillet 1907 dans la brochure Sur le boycottage de la Troisième Douma, tirée dans une imprimerie social-démocrate clandestine de Pétersbourg. La couverture portait de fausses indications : « Moscou, 1907. Imprimerie Gorizontov. 40, rue Tverskaïa. » En septembre 1907, la brochure fut saisie.

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Contre le boycottage

Lénine

26 juin 1907


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Le rapport du boycottage avec les conditions historiques particulières de la période de la révolution russe en question doit être examiné encore sous un autre aspect. Quel fut le contenu politique de la campagne social-démocrate pour le boycottage à l'automne 1905 et au printemps 1906 ? Le contenu de cette campagne ne consistait pas, naturellement, à répéter le mot boycottage ou à appeler à ne pas participer aux élections. Ce contenu n'est pas épuisé non plus par les appels à un assaut direct ignorant les voies détournées et en zigzags proposées par l'autocratie tsariste. Il y avait en outre, plutôt bien au centre de toute l'agitation. pour le boycottage qu'à côté, la lutte contre les illusions constitutionnelles. Cette lutte fut en vérité la force vive du boycottage. Rappelez-vous les discours des partisans du boycottage et tout leur travail d'agitation, jetez un regard sur leurs principales résolutions, et vous en serez convaincus.

Il n'a jamais été donné aux mencheviks de comprendre cet aspect du boycottage. Il leur a toujours semblé que la lutte contre les illusions constitutionnelles à l'époque du constitutionnalisme naissant était un non­-sens, une absurdité, de l'« anarchisme ». Et dans les discours du congrès de Stockholm [k], en particulier, on s'en souvient dans les discours de Plekhanov, ce point de vue des mencheviks est exprimé nettement, sans parler de leurs publications.

A première vue, la position des mencheviks dans cette question pourrait paraître aussi péremptoire que la position de quelqu'un qui, avec suffisance, enseignerait à ses proches que les chevaux mangent de l'avoine. A l'époque du constitutionnalisme naissant prôner la lutte contre les illusions constitutionnelles ! Est-ce que ce n'est pas de l'anarchisme ? Est-ce que ce n'est pas pur fantasme ?

La banalisation du problème, produite par un appel spécieux au simple bon sens dans les raisonnements de ce genre, vient du fait qu'on passe sous silence une période particulière de la révolution russe, qu'on oublie le boycottage de la Douma de Boulyguine, qu'on substitue aux étapes franchies par notre révolution une définition générale de notre révolution dans son ensemble, passée et à venir, comme une révolution qui engendre le constitutionnalisme. Voilà un échantillon de non-observation de la méthode du matérialisme dialectique par des gens qui, comme Plekhanov, ont parlé de cette méthode avec le plus d'emphase.

Oui, notre révolution bourgeoise, dans son ensemble, comme toute révolution bourgeoise, est en fin de compte un processus de création d'un régime constitutionnel, et rien de plus. Cela est vrai. C'est une vérité utile pour démasquer les allures quasi socialistes de l'un ou l'autre des programmes, théories, tactiques, etc., des démocrates bourgeois. Mais saurez-vous tirer quoi que ce soit d'utile de cette vérité pour savoir vers quel constitutionnalisme le parti ouvrier doit conduire le pays à l'époque de la révolution bourgeoise ? pour savoir comment exactement le parti ouvrier doit lutter pour un constitutionnalisme déterminé (et notamment républicain) dans telles ou telles périodes de la révolution ? Non. La vérité chérie d'Axelrod et de Plekhanov est d'aussi piètre utilité pour vous éclairer sur ces problèmes que la conviction que les chevaux mangent de l'avoine l'est pour faciliter le choix d'un cheval convenable et apprendre à le monter.

La lutte contre les illusions constitutionnelles, disaient les bolcheviks en 1905 et au début de 1906, doit devenir le mot d'ordre du moment, car c'est justement la période où la situation objective donne à résoudre aux forces sociales en lutte la question de savoir si ce sont la voie directe de la lutte révolutionnaire immédiate et les institutions représentatives, créées immédiatement par la révolution sur la base de la démocratie la plus complète, qui triompheront dans un proche avenir, ou si c'est la voie détournée et tortueuse de la constitution monarchique et des institutions policières « constitutionnelles » (entre guillemets ! ) du type de la « Douma ».

La situation objective a-t-elle réellement soulevé cette question, ou bien celle-ci a-t-elle été « imaginée » par des bolcheviks en mal de théorie ? L'histoire de la révolution russe a déjà répondu.

La lutte d'octobre 1905 était déjà une lutte contre une orientation de la révolution sur la voie monarcho-constitutionnelle. La période d'octobre à décembre a été la période où fut réalisé le constitutionnalisme prolétarien, véritablement démocratique, large, hardi et libre, expression réelle de la volonté populaire, à la différence du pseudo-constitutionnalisme de la constitution de Doubassov et de Stolypine [l]. La lutte révolutionnaire au nom d'un véritable constitutionnalisme démocratique (c'est-à-dire existant sur un terrain totalement débarrassé de l'ancien régime et de toutes les vilenies qui s'y rattachent) exigeait un combat des plus résolus contre l'appâtement du peuple par la constitution policière monarchique. C'est cette chose si simple que n'ont absolument pas su comprendre les social-démocrates opposés au boycottage.

Deux périodes nous apparaissent maintenant avec une clarté absolue dans l'évolution de la révolution russe. La période de montée révolutionnaire (1905) et celle de déclin (1906-1907). La période de l'épanouissement maximal de l'initiative populaire, des organisations larges et libres de toutes les classes de la population, de la liberté maximale de la presse, du refus maximal par le peuple de reconnaître l'ancien régime, ses institutions et ses ordres, et tout ceci en l'absence de tout constitutionnalisme reconnu bureaucratiquement et codifié formellement dans des statuts ou des règlements. Puis l'évolution la plus réduite et le déclin incessant de l'initiative et de l'organisation du peuple, de la presse libre, etc., avec, composée par Doubassov et Stolypine, reconnue par Doubassov et Stolypine, protégée par Doubassov et Stolypine, la - Dieu me pardonne - « constitution ».

Maintenant que l'on voit si bien, si simplement et clairement ce qu'il y a derrière nous, il ne se trouvera peut-être pas un seul pédant pour prendre le parti de nier la légitimité et la nécessité de la lutte révolutionnaire du prolétariat contre l'orientation des événements sur une voie monarcho-constitutionnelle, la légitimité et la nécessité de la lutte contre les illusions constitutionnelles.

Il ne se trouve en vérité à l'heure actuelle pas un seul historien sensé qui ne diviserait la marche de la révolution russe de 1905 à l'automne 1907 en ces deux périodes: une période d'élan « anticonstitutionnel » (si l'on me permet cette expression) et une période de déclin « constitutionnel »; une période de conquête et de réalisation par le peuple d'une liberté sans constitutionnalisme policier (monarchique) et une période d'oppression et d'étouffement de la liberté populaire au moyen de la « constitution » monarchique.

Maintenant, la période des illusions constitutionnelles, la période de la I° et de la II° Douma, accuse à nos yeux des traits parfaitement nets, et il n'est plus difficile de comprendre la signification de la lutte d'alors des révolutionnaires social-démocrates contre les illusions constitutionnelles. Mais alors, en 1905, et au début de 1906, ni les libéraux dans le camp de la bourgeoisie, ni les mencheviks dans le camp du prolétariat, ne le comprenaient.

Et la période de la I° et de la II° Douma fut dans tous les sens et sous tous les rapports une période d'illusions constitutionnelles. La promesse solennelle : « aucune loi n'entrera en vigueur sans la sanction de la Douma d'Etat » ne fut pas trahie pendant cette période. Donc, la constitution existait sur papier et attendrissait en permanence toutes les âmes serviles des cadets russes [m]. Et Doubassov et Stolypine mettaient à l'épreuve durant cette période la constitution russe, en faisaient l'« essai », s'efforçant de l'accorder et de l'adapter à l'ancienne autocratie. Ils étaient, semblait-il, les gens les plus puissants de cette époque, MM. Doubassov et Stolypine, ils œuvraient de leur mieux à transformer l'« illusion » en réalité. Mais l'illusion se révéla illusion. La justesse du mot d'ordre de la social-démocratie révolutionnaire a été totalement confirmée par l'histoire. Mais il n'y a pas que les Doubassov et les Stolypine qui aient essayé de réaliser la « constitution », il n'y a pas que les valets cadets qui l'aient vantée et qui se soient servilement mis en quatre (tel M. Roditchev à la I° Douma) en montrant que le monarque est irresponsable, et qu'il serait insolent de le considérer responsable des pogroms. Non. Les larges masses populaires aussi, assurément, croyaient encore à un degré plus ou moins grand, à la « constitution » pendant cette période, croyaient à la Douma, en dépit des mises en garde de la social-démocratie.

On peut dire que la période des illusions constitutionnelles dans la révolution russe fut une période d'engouement national pour le fétiche bourgeois, tout comme des nations occidentales entières s'engouent parfois pour le fétiche du nationalisme bourgeois, de l'antisémitisme, du chauvinisme, etc. Et le mérite de la social-démocratie est d'avoir été la seule à ne pas s'être laissé berner par la bourgeoisie, la seule à l'époque des illusions constitutionnelles à avoir constamment déployé le drapeau de la lutte contre ces illusions.


Mais pourquoi, se demande-t-on à présent, le boycottage s'est-il révélé le moyen spécifique de lutte contre les illusions constitutionnelles ?

Il y a dans le boycottage un trait qui d'emblée rebute involontairement tout marxiste. Boycotter les élections c'est s'écarter du parlementarisme, cela signifie refus, passivité, abstention. Tel était le point de vue de Parvus, qui n'avait étudié que des exemples allemands, quand il se déchaînait aussi furieusement que sans succès à l'automne 1905, et tentait de montrer que le boycottage actif est une mauvaise chose lui aussi, puisqu'il s'agit encore de boycottage... C'est jusqu'à maintenant le point de vue de Martov, qui n'a rien appris de la révolution et qui, de plus en plus, se transforme en libéral : il montre avec son dernier article du Tovarichtch [n] son incapacité à seulement poser le problème comme il convient à un social-démocrate révolutionnaire.

Ce trait du boycottage particulièrement antipathique, dirons-nous, pour les marxistes s'explique parfaitement par les circonstances de l'époque qui a engendré un tel moyen de lutte. La I° Douma monarchique, la Douma de Boulyguine, était un appât qui devait détourner le peuple de la révolution. L'appât était un mannequin revêtu du manteau constitutionnaliste. Chacun était enclin à mordre à l'hameçon. Celui-ci de par ses intérêts égoïstes de classe, celui-là par bêtise, tous étaient portés à s'accrocher au mannequin de la Douma de Boulyguine, puis de celle de Witte. Tous étaient charmés, tous avaient une foi sincère. La participation aux élections n'était pas le simple accomplissement usuel des devoirs habituels des citoyens. C'était la consécration de la constitution monarchique. C'était le passage de la vole révolutionnaire directe à la voie monarcho-constitutionnelle.

La social-démocratie devait à un tel moment déployer sa protestation et sa mise en garde de la façon la plus énergique et démonstrative possible. Et cela signifiait justement qu'on renonçait à participer, qu'on n'allait pas voter soi-même et qu'on en dissuadait le peuple, qu'on lançait un appel à partir à l'assaut de l'ancien régime au lieu de travailler sur le terrain de l'institution créée par ce régime. L'engouement national pour le fétiche policier bourgeois de la monarchie « constitutionnelle » exigeait de la part de la social-démocratie, comme parti du prolétariat, une « démonstration » aux yeux de tout le peuple de ses points de vue qui s'opposaient à ce fétiche et le démasquaient; cet engouement exigeait qu'on luttât de toutes ses forces contre la réalisation des institutions qui incarnaient ce fétichisme.

Voilà la pleine justification historique, non seulement du boycottage de la Douma de Boulyguine qui fut couronné d'un succès immédiat, mais aussi du boycottage de la Douma de Witte qui s'est apparemment soldé par un échec,. On voit maintenant pourquoi ce ne fut qu'un semblant d'échec, pourquoi la social-démocratie devait jusqu'à la fin maintenir sa protestation contre une orientation monarcho-constitutionnelle de notre révolution. Cette orientation a abouti en fait à une impasse. Les illusions sur la constitution monarchique n'ont été qu'un ornement pour donner le change, un prélude permettant de préparer la suppression de la « constitution » par l'ancien régime...

Nous avons dit que la social-démocratie avait dû jusqu'à la fin maintenir sa protestation contre la suppression de la liberté au moyen de la « constitution ». Que signifie ce « jusqu'à la fin » ? Cela signifie : tant que l'institution contre laquelle les social-démocrates se battaient ne fut pas effective en dépit des social-démocrates; tant que l'orientation de la révolution russe vers la monarchie constitutionnelle marquant inévitablement le déclin, la défaite de la révolution (pour un certain temps) ne fut pas effective en dépit des social-démocrates. La période des illusions constitutionnelles fut une tentative de compromis. Nous avons lutté et devions lutter de toutes nos forces contre lui. Il nous a fallu aller à la II° Douma, il nous a fallu compter avec le compromis, une fois que les circonstances nous l'eurent Imposé contre notre volonté, en dépit de nos efforts, au prix de l'échec de notre lutte. Pour combien de temps, c'est, bien sûr, une autre question.

Quelle conclusion ressort de tout cela pour le boycot­tage de la III° Douma ? Celle, peut-être, que le boycottage, indispensable au début de la période des illusions consti­tutionnelles, l'est aussi à la fin de cette période ? Ce serait un « jeu de l'esprit » dans le ton de la « sociologie analogique », et non une conclusion sérieuse. Le contenu du boy­cottage au début de la révolution russe ne peut plus s'y trouver maintenant. On ne peut aujourd'hui ni prévenir le peuple contre les illusions constitutionnelles ni lutter contre l'orientation de la révolution vers l'impasse de la mo­narchie constitutionnelle. Il ne peut y avoir dans le boy­cottage la force vive qui s'y trouvait avant. S'il y a boy­cottage, il aura en tout état de cause une autre significa­tion, il aura un autre contenu politique.

Il y a plus. L'originalité historique du boycottage que nous avons examinée fournit un argument contre le boycottage de la III° Douma. A l'époque du début du tournant constitutionnel, l'attention de la nation entière était fixée inévitablement sur la Douma. Avec le boycottage nous luttions et devions lutter contre cette attention fixée dans la direction d'une impasse, contre l'engouement qui était le résultat de l'ignorance, de l'inculture, de la faiblesse ou du calcul intéressé contre-révolutionnaire. Il ne peut être question maintenant d'aucun engouement non seulement national, mais même tant soit peu large pour la Douma en général ou pour la III° Douma. De ce point de vue le boycottage n'est pas nécessaire.


Notes de l'éditeur

[k] Le congrès de Stockholm, quatrième congrès (d'unification) du P.O.S.D.R. eut lieu à Stockholm entre le 10 et le 25 avril (23 avril et 8 mai) 1906. Participaient à ce congrès 112 délégués avec voix délibérative qui représentaient 57 organisations locales du parti, et 22 délégués avec voix consultative.

Les mencheviks jouissaient de la majorité au congrès. La raison en était la suivante : nombreuses avaient été les organisations bolcheviques qui n'avaient pu envoyer de délégués ayant, été démantelées après l'insurrection armée qu'elles avaient dirigée Les mencheviks, eux, possédaient des organisations à effectifs nombreux dans les régions non industrielles, où il n'y eut pas d'actions armées de masse, aussi purent-ils envoyer un nombre plus grand de délégués.

Les questions principales traitées par le congrès furent: 1) révision du programme agraire; 2) analyse de la conjoncture et les problèmes de classe du prolétariat; 3) attitude vis-à-vis de la Douma d'État; 4) insurrection armée; 5) actions partisanes; 6) union avec les partis social-démocrates nationaux; 7) les statuts du parti.

Une lutte aiguë opposa bolcheviks et mencheviks tout au long de la discussion de toutes ces questions. Lénine prononça des discours et présenta des rapports sur chacune d'elles et prit part aux travaux de la commission chargée d'élaborer le projet des statuts. La prédominance des mencheviks au congrès joua sur le caractère des décisions adoptées. A l'issue d'une lutte opiniâtre, le congrès ratifia les résolutions mencheviques portant sur la Douma, l'insurrection armée et adopta le programme agraire déposé par les mencheviks. Pour ce qui est de l'attitude à prendre envers les partis bourgeois, il se contenta de confirmer les résolutions du Congrès international d'Amsterdam. Le congrès adopta sans les mettre en discussion la résolution de compromis sur les syndicats et celle sur l'attitude à prendre vis-à-vis du mouvement paysan.

Dans le même temps, devant l'exigence des militants de base, le congrès adopta le premier paragraphe des statuts sous la forme proposée par Lénine, rejetant par là même l'énoncé opportuniste proposé par Martov. Pour la première fois, les statuts comportèrent la formule bolchevique sur le centralisme démocratique.

Le Comité central élu par le congrès fut composé de 3 bolcheviks et de 7 mencheviks; la rédaction de l'organe central, Le Social-Démocrate, fut composée exclusivement de mencheviks.

La lutte qui se déroula au congrès révéla aux militants de base toute la signification et la profondeur des divergences de principe qui opposaient bolcheviks et mencheviks. Les travaux du congrès sont analysés par Lénine dans la brochure Rapport sur le Congrès d'Unification du P.O.S.D.R. (Lettre aux ouvriers de Pétersbourg) (voir Œuvres, 4° ed. russe, t. 10, pp. 289-350).

[l] Doubassov, gouverneur général de Moscou qui écrasa l'insurrection armée de décembre; à partir de 1907, il fut membre du Conseil de la défense du territoire. Stolypine, président du Conseil des Ministres de 1906 à 1911.

[m] Cadets, membres du parti constitutionnel-démocrate, principal parti de la bourgeoisie libérale monarchiste de Russie. Ce parti fut créé en octobre 1905; il était composé de représentants de la bourgeoisie, de propriétaires fonciers membres de zemstvos et d'intellectuels bourgeois. Les membres les plus connus en étaient: P. Milioukov, S. Mouromtsev, V. Maklakov, A. Chingarev, P. Strouvé, F. Roditchev, etc. Leur revendication la plus radicale était celle d'une monarchie constitutionnelle. Les cadets avaient pour but principal de lutter contre le mouvement révolutionnaire et ils tendaient à partager le pouvoir avec le tsar et les propriétaires féodaux. Durant la première guerre mondiale, ils soutinrent activement la politique de conquête du gouvernement tsariste. Pendant la révolution démocratique bourgeoise de Février, ils essayèrent de sauver la monarchie. Profitant de leur position dirigeante à l'intérieur du Gouvernement provisoire, ils menèrent une politique antipopulaire et contre-révolutionnaire. Après la victoire de la Révolution d'Octobre, les cadets furent des ennemis acharnés du pouvoir soviétique et la plupart finirent par émigrer.

[n] « Tovarichtch » [Le Camarade], quotidien bourgeois publié à Pétersbourg entre le 15 (28) mars 1906 et le 30 décembre 1907 (12 janvier 1908). Officiellement, ce journal n'était l'organe d'aucun parti. En fait, il était celui des cadets de gauche. S. Prokopovitch et E. Kouskova collaborèrent activement au journal, Des mencheviks écrivirent aussi dans le Tovarichtch.


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