1978 |
"Le titre du livre synthétise ma |
La dictature révolutionnaire du prolétariat
L'écriture de cet ouvrage polémique, dirigé contre la Résolution du Secrétariat Unifié de la IV° Internationale "Démocratie Socialiste et Dictature du Prolétariat", a été terminée en juillet 1978. Je remis les manuscrits à un important groupe d'amis politiques, lesquels l'approuvèrent, avec quelques modifications et quelques suggestions. Aucune d'entre elles n'apportait au texte de modifications substantielles, à l'exception de celle qu'effectua un ami italien, sur la définition de la dictature révolutionnaire. Son opinion était qu'il fallait ajouter aux six points par lesquels elle était définie, un point qui précise son caractère. Je recueillis cette observation, comme presque toutes les autres qui m'ont été faites. Alors qu'il ne manquait, pour remettre ce travail à l'imprimerie, que les touches finales, je partis pour le Moyen Orient en tant que "touriste-journaliste", avec l'intention de n'y rester que deux semaines. C'est alors que j'ai été arrêté avec d'autres camarades socialistes en Iran. Cette nouvelle situation m'a demandé alors plusieurs mois pour récupérer ma liberté et réorganiser mon activité.
C'est à toutes ces circonstances qu'est dû le retard de l'impression de cet ouvrage. J'ai l'habitude d'écrire l'Introduction et l'Avant-propos, comme à la fin de tout travail. Je dois avouer que pris entre le cours de mes affaires personnelles et l'effort pour parvenir à une introduction qui intéresse les jeunes lecteurs de gauche, auxquels est fondamentalement destiné cet ouvrage, ce n'est que récemment, en décembre, que je pus terminer l'introduction. Tout cela me donna le temps d'ajouter les exemples du Shah et des mobilisations en Iran à celles du texte initial, qui se rapportaient à Pinochet, Somoza, Franco ou Salazar.
Je suis convaincu que pendant les six mois écoulés depuis que j'ai pratiquement terminé ce livre, le cours accéléré de la révolution mondiale a confirmé quelques-uns des points les plus importants qui y sont traités. Je crois qu'il est nécessaire d'en mettre deux en exergue. Le lecteur remarquera qu'un des points centraux de ma critique au SU consiste en l'ignorance, dans la résolution, de la possibilité de guerres ou d'invasions d'une dictature prolétarienne par une autre, et en l'absence de politique face à ces événements inévitables.
L'autre point est ma critique constante adressée au SU, de ne pas
reconnaître la nécessité d'affronter, dans des circonstances déterminées, la
contre-révolution de manière violente et par les armes, et d'insister sur le
fait que cet affrontement doit toujours être soumis à une loi écrite. Ce qui
s'est passé en Iran vient appuyer ma critique. Les masses iraniennes ont dû
s'armer pour exécuter les bourreaux de la Savak et affronter les troupes qui
étaient restées loyales au Shah. Par bonheur, elles ont fait tout le
contraire de ce que proclame la résolution du SU. Il n'est venu à l'idée
d'aucun ouvrier, paysan ou étudiant iranien de faire un jugement public sans
en appeler "au concept de délinquance rétroactive" contre les assassins et
les exploiteurs du régime déchu. Ils ont fait comme tous les révolutionnaires
dans
Ces deux exemples sont un indice du fait que mon livre, au minimum, traite
de problèmes actuels et fondamentaux dans le développement de la révolution
mondiale. Le titre du livre synthétise ma
Bogotà, février 1979
Darioush Karim
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