1848-49 |
Marx et Engels journalistes au coeur de la révolution... Une publication effectuée en collaboration avec la bibliothèque de sciences sociales de l'Université de Québec. |
La Nouvelle Gazette Rhénane
La proclamation de la République à Rome [1]
La Constituante italienne n'est pas une Assemblée nationale francfortoise. Les Italiens savent que le seul moyen d'établir l'unité d'un pays morcelé en principautés féodales est de supprimer le pouvoir des princes. Les Italiens ont ouvert la danse en 1848, ils l'ouvrent en 1849. Mais quel progrès ! Plus de Pius nonus [2] en Italie - plus de Lamartine en France. La période fantastique de la révolution européenne, la période de l'engouement, de la bonne volonté et des belles paroles a été close dignement par des boulets incendiaires, des massacres de taille et des déportations. Les réponses les meilleures et les plus pertinentes aux proclamations de Lamartine furent les notes autrichiennes, les notes prussiennes, les notes russes.
Forts de leur profond sérieux et de leur ténacité, les Allemands, comme la Pythie du haut de son trépied, sont habitués à considérer avec un mépris hautain l'esprit superficiel des Italiens. Un parallèle entre l'année 1848 en Italie et l'année 1848 en Allemagne fournirait la réponse la plus péremptoire. Dans ce parallèle, il faudrait prendre avant tout en considération le fait que l'Italie révolutionnaire a été tenue en échec par l'Allemagne et par la France, tandis que l'Allemagne révolutionnaire n'était gênée en rien dans ses mouvements.
La République à Rome ! Voilà le premier mot du drame révolutionnaire de 1849.
Notes
[1]
Sur la base du suffrage universel obtenu grâce au soulèvement populaire du 16 novembre 1848 et à l'évolution des événements
de la révolution démocrate bourgeoise. l'Assemblée constituante fut élue le 21 janvier 1849 à Rome. Le 9 février, elle retira
au Pape le pouvoir temporel et proclama la République. La République romaine subsista jusqu'au 3 juillet 1849. Elle fut anéantie
par l'intervention autrichienne et française.
[2]
Pie IX.