1913 |
Un ouvrage qui est encore discuté aujourd'hui... |
L'accumulation du capital
II: Exposé historique du problème
Pour Ricardo, manifestement, l'affaire n'était pas réglée par la réponse de Mac Culloch aux objections théoriques de Sismondi. Cherchant la vérité, à la différence du « charlatan écossais », comme Marx appelle Mac Culloch, Ricardo avait gardé la modestie authentique d'un grand penseur [1]. Il avait été profondément impressionné par les attaques de Sismondi contre lui-même et contre son « disciple » - la preuve en est le changement radical de sa position dans la question de l'effet des machines. A Sismondi revient ici le mérite d'avoir, pour la première fois, montré les aspects déplaisants du capitalisme aux tenants de la doctrine classique de l'harmonie. Les apologistes de Ricardo avaient diffusé la thèse selon laquelle les machines pouvaient créer autant ou plus encore de possibilités de travail pour les salariés qu'elles ne leur en avaient pris en remplaçant le travail manuel. Cette théorie, dite de la compensation, fut critiquée violemment par Sismondi dans le livre IV des Nouveaux Principes, au chapitre 7 « De la division du travail et des machines », ainsi que dans le livre VII, au chapitre 7 qui porte le titre significatif suivant : « De la population rendue superflue par l'invention des machines ». Ses Nouveaux Principes avaient paru en 1819, deux ans après l'œuvre maîtresse de Ricardo.
En 1821, donc après la polémique entre Mac Culloch et Sismondi, Ricardo introduisit un nouveau chapitre dans la troisième édition de ses Principes [2] où il reconnaît franchement son erreur et déclare, tout à fait dans le sens de Sismondi que « l'opinion des classes ouvrières sur les machines, qu'ellescroient fatales à leurs intérêts, ne repose pas sur l'erreur et les préjugés, mais sur les principes les plus fermes, les plus nets de l'économie politique ». En même temps il se voit obligé comme Sismondi de se défendre contre l'accusation d'être l'ennemi du progrès technique ; mais il se disculpe moins brutalement que Sismondi - en utilisant un subterfuge, et déclarant que le mal n'intervient que peu à peu : « Pour éclairer ce principe, j'ai supposé que le machinisme amélioré avait été découvert soudainement et employé dans toute son étendue. Mais en réalité ces découvertes n'interviennent que peu à peu et agissent davantage sur l'emploi du capital déjà épargné et accumulé que sur le retrait de capital des investissements déjà existants. »
Mais le problème des crises et de l'accumulation continuait à préoccuper Ricardo lui aussi. Au cours de la dernière année de sa vie, en 1823, il passa quelques jours à Genève pour débattre personnellement avec Sismondi de ce problème et comme fruit de ces conversations parut, en mai 1824, dans la Revue encyclopédique l'article de Sismondi : Sur la balance des consommations avec les productions [3].
Dans ses Principes, Ricardo avait complètement repris à son compte dans cette question décisive, la doctrine de l'harmonie des rapports entre la production et la consommation élaborée par Say. Au chapitre XXI, il écrit : « Cependant M. Say a prouvé de la manière la plus satisfaisante, qu'il n'y a point de capital, quelque considérable qu'il soit, qui ne puisse être employé dans un pays, parce que la demande des produits n'est bornée que par la production. Personne ne produit que dans l'intention de consommer ou de vendre la chose produite, et on ne vend jamais que pour acheter quelque autre produit qui puisse être d'une utilité immédiate ou contribuer à la production future. Le producteur devient donc consommateur de ses propres produits, ou acheteur et consommateur des produits de quelque autre personne » (p. 89).
Dans les Nouveaux Principes déjà, Sismondi avait violemment attaqué cette conception de Ricardo, et le débat oral tournait entièrement autour de ce problème. Ricardo ne pouvait nier le fait de la crise qui venait justement d'éclater en Angleterre et dans d'autres pays. Il s'agissait uniquement de l'expliquer.
Sismondi et Ricardo s'étaient mis d'accord, dès le début de la discussion, sur une formulation remarquablement claire et précise du problème, éliminant tous deux la question du commerce extérieur. Sismondi comprenait sans doute l'importance et la nécessité du commerce extérieur pour la production capitaliste et son besoin d'expansion. Sur ce point il ne le cédait en rien à l'école libre-échangiste de Ricardo. Bien plus il la surpassait considérablement par sa conception dialectique de cette tendance expansionniste du capital. Il disait ouvertement que l'industrie « est toujours plus réduite à chercher ses débouchés dans les marchés étrangers, où de plus grandes révolutions la menacent » (I, p. 361) [4]; il prédit, comme nous l'avons vu, la naissance d'une concurrence dangereuse pour l'industrie européenne dans les pays d'outre-mer ; c'était là, en 1820, un exploit méritoire qui révélait l'intuition profonde qu'avait Sismondi des relations économiques internationales du capitalisme. Néanmoins Sismondi était loin de concevoir le problème de la réalisation de la plus-value, le problème de l'accumulation comme lié au commerce extérieur, seul capable d'y apporter une solution, ainsi que des critiques ultérieurs ont cherché à le lui faire dire. Au contraire, Sismondi écrit lui-même expressément, dès le livre II, au chapitre 6 :
« Pour suivre ces formules avec plus de sûreté, et simplifier ces questions, nous faisons, jusqu'à présent complètement abstraction du commerce étranger, et nous supposons une nation isolée; la société humaine est elle-même cette nation isolée, et tout ce qui serait vrai d'une nation sans commerce, est également vrai du genre humain. » (I, p. 115.)
En d'autres termes : en considérant le marché mondial tout entier comme une société produisant exclusivement selon le mode capitaliste, Sismondi posait le problème sur les mêmes bases que plus tard Marx. Il se mit également d'accord sur cette hypothèse de départ avec Ricardo :
« Nous écartions l'un et l'autre de la question qui nous occupait le cas d'une nation qui vendrait plus aux étrangers qu'elle ne leur achèterait, qui, pour une production croissante au-dedans, trouverait un marché croissant au dehors. » (II, p. 412.) « ... Or la question n'est pas pour nous de déterminer si des chances de guerre ou de politique ne peuvent pas donner à une nation de nouveaux consommateurs : il faut prouver qu'elle se les crée à elle-même lorsqu'elle augmente sa production. » (II, p. 415.) Sismondi. formule ainsi le problème de la réalisation de la plus-value avec toute la précision possible tel qu'il se présente à nous pendant toute l'époque ultérieure dans l'économie politique. Ricardo affirme en effet - suivant sur ce point les traces de Say, comme nous l'avons vu et comme nous le verrons encore - que la production crée elle-même ses propres débouchés.
La thèse formulée par Ricardo dans la controverse avec Sismondi était la suivante :
« Supposons cent laboureurs produisant mille sacs de blé, et cent fabricants en laine, produisant mille aunes d'étoffe, faisons abstraction de tous les autres produits utiles à l'homme, de tous les intermédiaires entre eux, ne voyons qu'eux dans le monde : ils échangent leurs mille aunes contre leurs mille sacs; supposons par les progrès successifs de l'industrie, les pouvoirs productifs du travail accrus d'un dixième; les mêmes hommes échangent onze cents aunes contre onze cents sacs, et chacun d'eux se trouve mieux vêtu et mieux nourri; un nouveau progrès tait échanger douze cents aunes contre douze cents sacs, et ainsi de suite; l'accroissement du produit ne fait jamais qu'augmenter les jouissances de ceux qui produisent. » (II, p. 416.)
On est confus de devoir constater que les déductions du grand Ricardo se situent à un niveau encore plus bas que celles du « charlatan écossais » Mac Culloch. De nouveau nous sommes conviés à assister en spectateurs à une contredanse gracieuse et harmonieuse entre les « aunes » et les « sacs » ; et précisément ce qui était à démontrer, à savoir leur proportionnalité réciproque, est tout simplement supposé à l'avance. Il y a mieux encore : toutes les prémisses du problème dont il s'agissait sont simplement laissées de côté. Le problème, l'objet de la controverse - répétons-le une fois de plus - consistait en ceci : qui consommera et achètera l'excédent de produits qui surgit lorsque les capitalistes produisent des marchandises au-delà de la consommation de leurs ouvriers et de leur consommation personnelle, c'est-à-dire lorsqu'ils capitalisent une partie de la plus-value, l'utilisant à élargir la production, à agrandir le capital ? A cela Ricardo répond sans mentionner d'un seul mot l'augmentation de capital. Ce qu'il nous dépeint au cours des diverses étapes de la production est simplement une croissance progressive de la productivité du travail. D'après son hypothèse on produit, toujours avec le même nombre de travailleurs, tout d'abord mille sacs de blé et mille aunes d'étoffe, puis onze cents sacs et onze cents aunes, enfin douze cents sacs et douze cents aunes et ainsi de suite en un gracieux crescendo. Sans compter que cette idée d'un mouvement uniforme de marche des deux côtés, à un rythme tout militaire, et de la conformité même du nombre d'objets à échanger, est ennuyeuse, il n'est pas question dans tout cet exemple d'un accroissement de capital. Nous avons affaire ici non pas à une reproduction élargie, mais à une reproduction simple accompagnée d'un accroissement de la masse des valeurs d'usage, mais non de la valeur du produit social global. Comme ce n'est pas le volume des valeurs d'usage mais simplement la grandeur de valeur qui entre en ligne de compte dans l'échange et que cette dernière, dans l'exemple, reste toujours identique, Ricardo n'avance pas d'un seul pas, même s'il semble analyser un élargissement continu de la production. Enfin chez Ricardo les catégories déterminantes de la reproduction n'existent pas. Mac Culloch fait d'abord produire ses capitalistes sans plus-value, et vivre de l'air du temps, mais du moins reconnaît-il l'existence des ouvriers et indique-t-il leur consommation. Chez Ricardo il n'est pas même question d'ouvriers et la distinction entre capital variable et plus-value n'existe pas. On ne s'étonnera donc pas que Ricardo, exactement comme son disciple, fasse complètement abstraction du capital constant : il prétend résoudre le problème de la réalisation de la plus-value et de l'extension du capital à partir de la seule hypothèse qu'une certaine quantité de marchandises sont échangées réciproquement.
Sismondi ne voit pas que la discussion a changé de terrain; il s'efforce honnêtement de ramener sur terre les rêveries de son célèbre hôte et adversaire, dont les prémisses comme il dit en s'en plaignant, « font abstraction du temps et de l'espace comme le feraient les métaphysiciens allemands » (p. 424), et de les analyser dans leurs contradictions invisibles. Il greffe l'hypothèse de Ricardo sur « la société dans son organisation actuelle, avec des ouvriers sans propriété, dont le salaire est fixé par la concurrence et que leur maître peut congédier dès qu'il n'a plus besoin de leur travail », car, observe Sismondi aussi justement que modestement « c'est précisément sur cette organisation sociale que porte notre objection » (p. 417).
Et il dénonce les difficultés et conflits nombreux auxquels sont liés les progrès de la productivité du travail dans des conditions capitalistes. Il démontre que les transformations supposées par Ricardo dans la technique du travail ne peuvent conduire, sur le plan social, qu'à l'alternative suivante : ou bien un certain nombre d'ouvriers correspondant à la croissance de la productivité seront licenciés, et il y aura alors d'une part un excédent de produits, et d'autre part du chômage et de la misère - un reflet fidèle de la société actuelle ; ou bien le produit excédentaire sera utilisé pour maintenir le même nombre d'ouvriers mais dans une nouvelle branche de la production : la production de luxe. Arrivé à ce point, Sismondi se hisse à un niveau incontestable de supériorité par rapport à Ricardo. Il se souvient brusquement de l'existence du capital constant et maintenant c'est lui qui prend violemment à partie le classique anglais :
« Pour fonder une nouvelle manufacture, une manufacture de luxe, il faut aussi un nouveau capital; il faut construire des machines, faire arriver des matières premières, donner de l'activité à un commerce lointain, car les riches se contentent rarement des jouissances qui naissent sous leurs pas. Où trouverons-nous cependant ce capital nouveau, peut-être beaucoup plus considérable que celui que demande l'agriculture ?
« Nos ouvriers de luxe sont bien loin encore de manger le blé de nos laboureurs, de porter les habits de nos manufactures communes; ils ne sont pas formés, ils ne sont peut-être pas nés, leurs métiers n'existent pas, les matières sur lesquelles ils doivent travailler ne sont pas arrivées de l'Inde. Tous ceux à qui ils devaient distribuer leur pain l'attendent en vain. » (II, p. 425-426.)
Sismondi tient compte à présent du capital constant, non seulement dans la production de luxe, mais encore dans l'agriculture et il objecte à Ricardo :
« Il faut faire abstraction du temps, lorsqu'on suppose que l’ agriculteur qui, par une découverte mécanique ou d'industrie rurale, trouve moyen d'augmenter d'un tiers les pouvoirs productifs de ses ouvriers, trouvera aussi un capital suffisant pour augmenter d'un tiers son exploitation, pour accroître d'un tiers ses instruments d'agriculture, ses équipages, son bétail, ses greniers, et le capital circulant qui doit lui servir à attendre ses rentrées. » (II, p. 429.)
Sismondi rompt ici avec la fable de l'école classique qui prétendait que dans le cas d'un élargissement du capital tout le capital additionnel serait dépensé en salaires ou capital variable ; il se sépare clairement sur ce point de la théorie de Ricardo - ce qui ne l'empêcha pas, soit dit en passant, de laisser passer telles quelles toutes les erreurs grossières découlant de cette même théorie trois ans plus tard, dans la deuxième édition de ses Nouveaux Principes. Face à la doctrine de l'harmonie de Ricardo, Sismondi souligne donc deux points essentiels : d'une part les difficultés objectives de la reproduction élargie qui dans la réalité capitaliste ne se produit pas aussi aisément que dans l'hypothèse confuse de Ricardo et, d'autre part, le fait que chaque progrès technique de la productivité du travail social est obtenu dans des conditions capitalistes aux dépens de la classe ouvrière au prix des souffrances de cette dernière. Enfin Sismondi démontre sa supériorité à l'égard de Ricardo sur un troisième point important : il représente les larges horizons historiques d'une conception dialectique en face de l'étroitesse bornée de Ricardo qui n'envisage aucune forme de société en dehors de l'économie bourgeoise ; il s'écrie :
« Nos yeux se sont tellement faits à cette organisation nouvelle de la société, à cette concurrence universelle qui dégénère en hostilité entre la classe riche et la classe travaillante, que nous ne concevons plus aucun autre mode d'existence, même ceux dont les débris nous entourent de toutes parts. On croit me répondre par l'absurde, en opposant les vices des systèmes précédents. Deux ou trois systèmes se sont succédé en effet, quant à l'organisation des classes inférieures de la société; mais, parce qu'ils ne sont pas regrettables, parce qu'après avoir fait d'abord un peu de bien, ils firent peser ensuite d'effroyables calamités sur l'espèce humaine, en peut-on conclure que nous soyons entrés aujourd'hui dans le vrai ? Que nous ne découvrirons pas le vice fondamental du système des journaliers, comme nous avons découvert celui de l'esclavage, du vasselage, des corps de métiers ? Lorsque ces trois systèmes étaient en vigueur, on ne concevait pas, de même, ce qui pourrait venir ensuite : la correction de l'ordre existant aurait paru, de même, ou impossible ou absurde. Le temps viendra sans doute où nos neveux ne nous jugeront pas moins barbares pour avoir laissé les classes travaillantes sans garantie, qu'ils jugeront, et que nous jugeons nous-mêmes barbares, les nations qui ont réduit ces mêmes classes en esclavage. » (II, p. 435-436.)
Sismondi montre son intuition profonde des rapports historiques dans cette formule, où il distinguait avec une acuité toute épigrammatique le rôle du prolétariat dans la société moderne du rôle du prolétariat dans la société romaine. Il ne montre pas moins de profondeur dans sa polémique contre Ricardo, en analysant les caractères économiques particuliers du système esclavagiste et de l'économie féodale ainsi que leur importance historique relative, enfin en constatant la tendance générale et prédominante de l'économie bourgeoise qui est de « séparer complètement toute espèce de propriété d'avec toute espèce de travail » (II, p. 434). Pas plus que la première, la seconde controverse de Sismondi avec l'école classique ne s'est donc terminée par la victoire de son adversaire [5].
Notes
[1] Il est caractéristique, que lors de son élection au Parlement en 1819, et alors qu'il jouissait déjà de la plus grande considération à cause de ses écrits économiques, Ricardo ait écrit à un ami : « Vous saurez que je siège à la Chambres des Communes. Je craint de n'y être pas de grande utilité. Par deux fois j'ai essayé de prendre la parole, mais j'ai parlé avec beaucoup d'angoisse et je désespère de jamais pouvoir surmonter la peur qui m'étreint lorsque j'entends le son de ma voix. » (Lettres de Ricardo à Mac Culloch.) Des « angoisses » de cet ordre étaient parfaitement inconnues à ce bavard de Mac Culloch.
[2] 31° chapitre de l'édition française des Principes d'Économie Politique et de l'impôt, traduit de l'anglais par C. Debyser, Paris, Costes 1934, 2 volumes, p. 217.
[3]
Sismondi raconte à propos de cette discussion : « M.
Ricardo, dont la mort récente a profondément affligé non
seulement sa famille et ses amis, mais tous ceux qu'il a
éclairés par ses lumières, tous ceux qu'il a échauffés par
se nobles sentiments, s'arrêta quelques jours à
Genève dans la dernière année de sa vie. Nous discutâmes
ensemble, à deux ou trois reprises, cette question fondamentale
sur laquelle nous étions en opposition. Il apporta à son examen
l'urbanité, la bonne foi, l'amour de la vérité qui le
distinguaient et une clarté à laquelle ses disciples eux-mêmes
ne se seraient pas attendus, accoutumés qu'ils étaient aux
efforts d'abstraction qu'il exigeait d'eux dans le
cabinet. »
L'article « Sur la balance » est reproduit dans
la deuxième édition des Nouveaux Principes, tome II,
p. 408 et suiv.
[4] Livre IV, chap. 4, « Comment la richesse commerciale sait l'accroissement du revenu ».
[5] C'est pourquoi, lorsque Tougan-Baranowsky, défendant les vues de Say et de Ricardo, soutient, au sujet de la controverse entre Sismondi et Ricardo que Sismondi était obligé de « reconnaître la justesse de la doctrine qu'il combattait et de faire toutes les concessions nécessaires à son adversaire » et que Sismondi avait « abandonné sa propre théorie qui jusqu'à aujourd'hui a tant de partisans », et enfin que « la victoire dans cette controverse se trouvait du côté de Ricardo » (Studien zur Theorie and Geschichte der Handelskrisen in England, 1901, p. 176). il fait preuve d'une légèreté de jugement telle que - pour employer un terme indulgent - nous n'en connaissons que peu d'exemples dans un ouvrage scientifique sérieux.