1918

Paru le 15 (2) février 1918 dans le n° 25 du journal «Izvestia des Soviets des députés ouvriers, soldats et paysans de la ville et de la région de Moscou »
Conforme au texte du journal

Œuvres t. 26, pp. 549-550, Paris-Moscou


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Lénine

Discours

prononcé à la séance du congrès des comités agraires et de la section paysanne du IIIe congrès des Soviets

Le 28 janvier (10 février) 1918 [1]


Compte rendu de presse

Nous accomplissons en ce moment une grande œuvre : nous affermissons la conquête des masses laborieuses, l'union des ouvriers, des soldats et des paysans. Dès le précédent congrès paysan, où les hommes de droite avaient la majorité, je disais que si la paysannerie reconnaissait toutes nos revendications, nous soutiendrions, de notre côté, toutes les siennes, dont la principale était la socialisation du sol [2]. Nous pouvons dire maintenant que c'est chose faite. Nous possédons la première loi au monde abolissant toute propriété du sol. Nous avons actuellement le pouvoir, le pouvoir des Soviets. Ce pouvoir, formé par le peuple lui-même, crée un terrain favorable à la grande cause de la paix de tous les peuples. La guerre est déjà finie et la démobilisation a été proclamée sur tous les fronts. Il y a encore la guerre contre la bourgeoisie, qui mobilise toutes ses forces pour combattre le pouvoir des Soviets. Nous en finissons déjà avec notre contre-révolution russe. Il se poursuit, maintenant sur tous les fronts une lutte dont nous sortons presque toujours vainqueurs. Nous avons encore un ennemi : cet ennemi, c'est le capital international. La lutte contre lui sera encore longue mais nous vaincrons grâce à notre propre organisation et à l'appui donné à notre révolution par le prolétariat international. Une grande lutte, une lutte de classe, nous attend encore à l'intérieur du pays. C'est la lutte économique contre la bourgeoisie, qui soutient, directement ou indirectement nos ennemis et cherchera à maintenir sa domination économique sur les masses laborieuses.

Nous n'avons pas d'argent, et c'est là notre faiblesse, en voilà la cause, voilà le mal dont souffre notre pays. Il y a encore beaucoup d'argent dans les villes, et dans les campagnes chez les gros koulaks. Cet argent atteste l'exploitation du travail du peuple et doit revenir au peuple. Et nous sommes convaincus que les paysans travailleurs déclareront une guerre sans merci aux koulaks qui les oppriment, et qu'ils nous aideront dans notre lutte pour un avenir meilleur du peuple et pour le socialisme.


Notes

Les notes rajoutées par l’éditeur sont signalées par [N.E.]

[1]. Le discours fut prononcé par Lénine à la séance de clôture du congrès des comités agraires et de la section paysanne du IIe Congrès des Soviets.

Le congrès des comités agraires fut ouvert le 17 (30) janvier à Pétrograd. A sa première séance étaient présents 472 délégués de 43 provinces et 243 districts. Par la suite le congrès tint ses travaux avec la section paysanne du IIIe Congrès des Soviets de Russie qui prit fin le 18 (31) janvier. Le nombre de participants aux séances communes des comités agraires et de la section
paysanne dépassa 1000 personnes. A ces séances et dans les sections du congrès fut examinée en détail la « Loi fondamentale
sur la socialisation de la terre» (voir Troisième congrès des Soviets des députés ouvriers, soldats et paysans de Russie). [N.E.]

[2]Cf. Lénine, Œuvre, Paris-Moscou, t. 24, pp. 498.516. (N.R.)


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