1907 |
Résolution relative au vote des femmes - Congrès de Stuttgart (1907). Source : L'internationale Ouvrière et Socialiste - VIIe Congrès Socialiste Internationale tenu à Stuttgart du 16 au 24-8-1907. Compte-rendu analytique publié par le Secrétariat du Bureau Socialiste International, Bruxelles 1908. |
Le Congrès salue avec la plus grande joie la conférence internationale des femmes socialistes, et se déclare solidaire des résolutions votées par celle-ci et relative au vote des femmes.
Le Congrès repousse le droit de vote limité, qui fausse le principe de l’égalité politique de la femme et lui porte atteinte. Les partis socialistes luttent pour l’unique, expression concrète et vivante de ce principe ; le Suffrage Universel général, accordé à toutes les femmes majeures et non limité par des conditions de propriété, de cens, de capacité et d’autres conditions, qui pourraient priver de ce droit des membres du peuple travailleur. Dans cette lutte pour l’égalité complète en matière de droit électoral, les femmes socialistes ne doivent pas s’allier aux féministes de la bourgeoisie, qui réclament le droit de suffrage, mais il mène la bataille côte à côte avec les partis socialistes qui luttent pour le suffrage des femmes et considèrent celui-ci comme une des réformes fondamentales et pratiques des plus importantes pour obtenir la démocratisation complète du suffrage.
Les partis socialistes de tous les pays ont le devoir de lutter énergiquement pour l’introduction du Suffrage Universel des femmes. C’est pourquoi leurs luttes pour la « démocratisation » du suffrage dans les organismes législatifs et administratifs de l’Etat et des communes en faveur du prolétariat doivent englober tout particulièrement la lutte pour le vote des femmes qu’ils réclament et doivent défendre avec force dans la propagande au sein du parlement. Dans les pays, où la démocratisation du suffrage des hommes a déjà fait des progrès considérables ou est réalisée complètement, les partis socialistes ont à entreprendre la lutte pour l’introduction du suffrage universel des femmes et défendre évidemment en même temps toutes les réformes que nous avons encore à réaliser pour le prolétariat masculin dans l’intérêt de l’octroi des droits complets inhérents à la qualité de citoyen.
Le Congrès Socialiste International ne peut prescrire une date déterminée à laquelle un mouvement pour la conquête du droit de suffrage doit commencer. Il déclare néanmoins que lorsque, dans un pays déterminé, pareil mouvement est entamé, celui-ci doit viser la conquête du suffrage universel pour tous les adultes, sans distinction de sexe, exclusivement et sans conditions.