1869 |
Le programme du parti social-démocrate ouvrier d'Allemagne (marxiste) |
Programme du SAPD
( marxistes)
Le Parti ouvrier social-démocrate poursuit l'établissement de l'Etat populaire libre.
Tout membre du Parti ouvrier social-démocrate s'engage à défendre de toutes ses forces les principes suivants:
Les conditions politiques et sociales présentes sont au plus haut degré injustes; il convient donc de les combattre avec la plus grande énergie.
La lutte pour l'émancipation des classes laborieuses n'est pas une lutte en vue de privilèges et de monopoles, mais une lutte pour l'égalité des droits et des devoirs et pour la suppression de toute domination de classe.
La dépendance économique vis-à-vis du capitalisme constitue, pour le travailleur, la base de la servitude sous toutes ses formes, et la social-démocratie cherche à donner à chaque travailleur le produit intégral de son travail, par l'abolition du mode actuel de production (salariat) et par l'organisation du travail sur une base coopérative.
La liberté politique est la condition la plus indispensable de l'émancipation économique des classes laborieuses. La question sociale est donc inséparable de la question politique, la solution de la première est liée à la solution de la seconde, et elle n'est possible que dans un Etat démocratique.
Considérant que l'émancipation politique et économique de la classe ouvrière n'est possible que si celle-ci engage solidairement et unitairement la lutte, le Parti ouvrier social-démocrate se donne une organisation uniforme, mais laisse à tous et à chacun la liberté de faire valoir son influence pour le bien de la communauté.
Considérant que l'émancipation du travall n'est ni un problème local ni un problème national, mais un problème social embrassant tous les pays civilisés, le Parti social-démocrate déclare former, autant que les lois sur les associations le permettent, une branche de l'Association Internationale des Travailleurs, et déclare poursuivre le même but que celle-ci.
Au nombre des revendications les plus urgentes dont le Parti ouvrier social-démocrate doit faire l'objet d'une vive agitation, il faut citer les suivantes:
Suffrage universel, égal, direct et secret accordé à tous les hommes de vingt ans, pour les élections au Parlement, aux landtags, aux assemblées provinciales et municipales et à tous les autres corps représentatifs. Les représentants élus recevront des émoluments suffisants.
Législation directe (c'est-à-dire attribution au peuple du droit de proposer et de rejeter les lois).
Suppression de tous les privilèges de classe, de propriété, de naissance et de culte.
Substitution d'une milice populaire à l'armée permanente.
Séparation de l'Église et de l'État, et séparation de l'École et de l'Eglise.
Instruction obligatoire dans les écoles populaires et instruction gratuite dans tous les établissements d'instruetion publique.
Indépendance des tribunaux, création du jury et de juridictions professionnelles pour chaque branche d'industrie, procédure publique et verbale; gratuité de la justice.
Abrogation de toutes les lois sur la presse, sur le droit de réunion et de coalition; introduction de la journée de travail normale; limitation du travail des femmes, interdiction du travail des enfants.
Suppression des impôts indirects; impôt direct unique et progressif sur le revenu et sur les héritages.
Appui donné par l'État au mouvement coopératif, crédits spéciaux affectés par l'État aux associations libres de production, sous certaines garanties démocratiques.