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(1840-1902)
Zola (né en 1840) a commencé sa carrière comme employé dans une grande librairie parisienne, qu'il abandonna bientôt pour se consacrer au journalisme : il écrivit d'abord dans le quotidien la Cloche, qui, sous l'Empire, s'efforçait de devenir le " Figaro républicain ". Après la chute de Napoléon III, Zola suivit Gambetta à Tours et à Bordeaux, et lorsque commença la chasse furieuse des bourgeois républicains aux places et aux honneurs, lorsque retentit le grand hallali du butin à partager entre eux, il réclama pour sa part une sous-préfecture. Sa demande fut repoussée, et la conséquence en fut qu'il tourna le dos à la politique et se consacra exclusivement à l'activité littéraire, à la composition de ses romans. Il ressent pour la politique la colère d'un homme blessé dans sa vanité ; comme le rapporte Vallé, il en parle avec mépris comme d'un " métier malpropre ". Il vit très retiré, tel " un ours ", selon sa propre expression. Depuis peu, sa vanité s'est de nouveau réveillée ; il est sorti de sa solitude, s'est fait élire président de la Société des gens de lettres, et il rêve d'entrer à l'Académie et au Sénat, ces deux maisons de retraite pour les écrivains et les hommes politiques réformés, affaiblis par l'âge, racornis. |
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