1943

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"QUESTION NATIONALE ... "(2)

Barta

1943 ou 1944


Question nationale

Question nationale. – Tout le monde a lu la question nationale de Staline ! Dans les 4 premiers congrès de 1'Internationale Communiste il y a les thèses sur la question nationale et coloniale. Nous avons traité cette question dans un article concernant la France, "La bourgeoisie dans les pays impérialistes".

Il faut avoir des notions précises sur ce que c'est la nation. Dans la discussion il faut examiner des situations nationales concrètes.

La question nationale surgit du développement inégal de l'histoire. Il y a une minorité de pays où les formes de propriété bourgeoises entrent en contradiction avec les forces productives. Mais sur la grande partie du globe, Amérique du Sud, Asie, Afrique, en réalité économiquement les peuples vivent dans un état arriéré. Au point de vue social, culturel, il y a une différence essentielle de développement. L'humanité y vit à un stade historique tout à fait autre, économiquement, socialement, culturellement. C'est de là que surgit la question nationale. L'impérialisme, est devenu l'obstacle fondamental au progrès de l'humanité. On comprendra pourquoi l'exploitation des colonies a empêché l'effondrement des pays impérialistes jusqu'à maintenant. Dans les pays exploités et les colonies, les buts économiques à atteindre c'est l'unité nationale. L'impérialisme maintient le pays dans des conditions qui ne sont pas des conditions d'exploitation classique moderne. En Chine par exemple: la Chine est morcelée, ce n'est pas la bourgeoisie qui exploite fondamentalement le peuple, elle joue un rôle d'intermédiaire. Il ne faut pas croire que l'impérialisme empêche tout développement économique dans ces pays, seulement il maintient artificiellement le morcellement du pays, en s'appuyant sur les couches les plus arriérées (princes, féodaux). Il faut comprendre le développement combiné. Pour les colonies cela parait assez facile. En étant pour la libre disposition des colonies on sape la domination impérialiste. Les nationalités périphériques de l'empire russe étaient soumises à une exploitation nationale. La liberté de la Finlande signifiait la possibilité pour un pays plus avancé que la nation oppresseuse de se séparer du pays oppresseur plus arriéré. Pour les peuplades arriérées l'autocratie russe ne faisait rien pour les sortir de leur économie primitive. Le droit des nationalités opprimées : le but essentiel de l'humanité actuellement est socialiste. Mais la question nationale est aussi une grande force à côté de celle du prolétariat. Comment utiliser cette force au service du socialisme. Rosa disait que c'est inutile de prêcher ce mot d'ordre, qui peut se transformer en mot d'ordre réactionnaire. Par exemple, la Bohème, la Moravie, la Pologne, l'Alsace-Lorraine sont intégrées dans l'État allemand. Le prolétariat allemand lutte contre sa propre bourgeoisie. Comment doit-il mettre à profit les luttes nationales pour arriver à ses propres buts. L'intérêt du prolétariat allemand c'est que l'impérialisme allemand s'écroule, mais que de cela sortent des États-Unis socialistes. Aux yeux de la nation opprimée qui sait qu'on lui nie tout droit pour l'avenir d'être une nationalité indépendante, les pays avancés unis par le socialisme donneraient naissance à une unité supérieure. Mais il y a des pays qui en tant que nation n'ont pas donné ce qu'ils peuvent donner. Au premier stade du socialisme la Chine retrouverait son caractère national véritable. Notre but ce n'est pas une unité générale formée de choses pareilles, mais une unité harmonieuse de fragments différents. Il y a deux façons d'être contre la nation, réactionnaire et socialiste. L'attitude des différents partis communistes n'est pas la même. Aux yeux des nations opprimées le prolétariat de la nation oppresseuse apparaît comme étant aussi responsable. C'est d'une grande importance que le prolétariat de la nation oppresseuse reconnaisse le droit de la nation opprimée de se séparer.

La bourgeoisie ici a pu facilement accorder des privilèges aux ouvriers grâce à la possession des colonies, la bourgeoisie a donc des privilèges économiques qu'elle tire des colonies pour l'oppression de son prolétariat. C'est essentiel que le prolétariat dise, nous ne sommes pas solidaires avec la bourgeoisie. Comment le prouver? Nous reconnaissons le droit à la libre disposition inconditionnellement. Par ce comportement le prolétariat gagne la sympathie, la confiance du peuple qui veut s'émanciper. Nous ne renforçons pas ainsi les sentiments nationalistes, nous leur donnons un coup mortel en montrant la lutte de classes. Le parti du prolétariat allemand doit dire, nous sommes contre l'immixtion de notre impérialisme dans les autres pays. Ceci quand il s'agit de la politique de la nation qui opprime. La question se pose tout autrement quand il s'agit de l'attitude du parti du prolétariat opprimé. Ce parti ne met pas l'accent sur la question nationale, sur la séparation. Il met l'accent sur la lutte de classe, sur l'unité entre le prolétariat polonais et le prolétariat allemand. Dans les pays comme la Chine et l'Inde il n'y a que la révolution pour conduire à bonne fin cette lutte. L'essentiel c'est d'avoir une idée concrète des rapports qui existent entre les nations.

La question nationale n'est pas au dessus de la révolution socialiste.


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