1978 |
"Le titre du livre synthétise ma |
La dictature révolutionnaire du prolétariat
VI. Le rôle du Parti Révolutionnaire
et de la
2. Deux types de partis ouvriers.
Il est important de faire cette distinction car c'est la seule qui nous permet d'expliquer le fait qu'aucune dictature ouvrière révolutionnaire après cella de Lénine et Trotsky n'ait été triomphante. Comme le caractère de l'état ouvrier dépendra du parti qui dirige la révolution et prend le pouvoir, cet état pourra être révolutionnaire ou bureaucratique. En résumé, n'y a pas eu de dictature révolutionnaire parce qu'aucune révolution a été dirigée par un parti trotskiste.
Lénine et Trotsky ont insisté sur l'existence de deux types clairement délimités de partis ouvriers, aussi différents que le règne animal et le règne végétal. A côté des partis ouvriers révolutionnaires, il y a les partis ouvriers réformistes ou bureaucratiques, et à un moment déterminé contre-révolutionnaires. Ces partis représentent politiquement l'aristocratie et la bureaucratie ouvrières, principalement des pays métropolitains et des états ouvriers, dans lesquels ces secteurs privilégiés s'alimentent des miettes de l'exploitation impérialiste pour les uns, de l'administration de l'état pour les autres. Ils sont pour autant l'expression superstructurelle d'un très important secteur de la classe ouvrière, et de la classe moyenne moderne que nous pouvons également inclure, avec beaucoup de précautions, dans la classe ouvrière. Ces partis sont la social-démocratie et le stalinisme. Ils continuent à être réformistes et en général contre-révolutionnaires, agents directs ou indirects de l'impérialisme, même s'ils prennent le pouvoir à la tête d'une révolution ouvrière, puisque leur rôle est d'empêcher que celle-ci s'étende aux autres pays. L'existence de ces partis obligea à fonder la Troisième Internationale et ensuite, après sa bureaucratisation, la Quatrième Internationale.
Au lieu de donner une définition catégorique des partis
ouvriers existants, en suivant l'exemple de Lénine et de Trotsky, le SU nous
Trotsky signale dans la Révolution
"Le prolétariat est la classe la moins hétérogène de la
société capitaliste. L'existence de couches sociales telles que
l'aristocratie ouvrière et la bureaucratie suffit cependant à nous expliquer
celle des partis opportunistes qui deviennent, par le cours naturel
des choses, l'un des moyens de la domination bourgeoise. Que la
différence entre l'aristocratie ouvrière et la masse prolétarienne soit, du
point de vue de la sociologie stalinienne, "radicale" ou "superficielle",
cela nous importe
Dans son interprétation abusive, le SU
Que représentent pour le SU les partis staliniens et sociaux-démocrates,
si ce ne sont pas "les intérêts historiques à long terme du
Et comment le document définit-il notre
Le moins que l'on puisse dire est que cette définition
s'apparente, par la forme comme par le fond, avec la définition
boukharino-stalinienne violemment critiquée par Trotsky lorsqu'il parle du
programme
Notre Internationale est exactement, ni au moins ni "tout au plus", la seule Internationale existante, et ses partis sont les seuls qui luttent pour la révolution permanente, c'est-à-dire pour un programme de transition vers la société socialiste, et pour une révolution ouvrière qui impose une dictature révolutionnaire du prolétariat qui puisse continuer à lutter pour le développement de la révolution internationale. Les autres partis ouvriers existants (sociaux-démocrates et staliniens), s'ils sont forcés par les circonstances objectives à prendre le pouvoir, imposeront une dictature bureaucratique, nationaliste, réformiste à l'échelle mondiale, puisque leur programme est et sera la construction du socialisme dans un seul pays. Notre Internationale, non seulement reflète alors "tout au plus" "les intérêts historiques à long terme du prolétariat", concrétisés dans l'avant-garde ouvrière, mais aussi ses besoins immédiats, principalement ceux des secteurs les plus misérables et exploités du prolétariat, comme de ses secteurs les plus concentrés et modernes.
Les trotskystes, et la Quatrième Internationale qui les regroupe, représentent la seule expression programmatique, politique, organisationnelle, historique et immédiate des besoins des secteurs les plus exploités, et essentiellement du noyau prolétarien, d'avant-garde, lié à l'industrie la plus concentrée et moderne. Ceci se manifeste dans le fait que c'est le seul parti mondial qui lutte pour la révolution socialiste internationale.
Cette définition très générale, mais indispensable, des partis ouvriers, ne veut pas dire nier l'existence de formations centristes, intermédiaires, qui vont d'un pôle à l'autre, de révolutionnaires devenant réformistes et bureaucratiques, et inversement.
C'est ce qui se produisit, par exemple, pour le Parti Communiste de
l'URSS, qui de révolutionnaire sous Lénine et Trotsky, devint réformiste et
bureaucratique sous Staline. Ou bien avec la gauche du parti
socialiste-révolutionnaire en Russie, qui de petit-bourgeois réformiste
devint révolutionnaire lorsqu'il s'allia avec les bolcheviks pour faire la
révolution, et revint ensuite dans le camp de la contre-révolution. Nous
avons également l'exemple, en Allemagne, de la fraction centriste du Parti
Socialiste Indépendant, qui s'intégra au Parti Communiste. Mais ces
phénomènes hybrides, entre les deux grandes catégories de partis ouvriers
existant dans le monde doivent être définis par leur dynamique en rapport à
ces deux catégories. Leur centrisme les pousse-t-il vers le trotskysme, ou au
contraire vers l'opportunisme, le nationalisme et le
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